PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES EN AUDIT DE PERFORMANCE DES ISC MEMBRES DU CREFIAF

PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES EN AUDIT DE PERFORMANCE DES ISC MEMBRES DU CREFIAF

 

ATELIER LOCAL DE FORMATION EN AUDIT DE PERFORMANCE

 A L’INTENTION DES VERIFICATEURS DES SERVICES DU CONTROLE SUPERIEUR DE L’ETAT

 

Yaoundé, du 17 au 28  février 2014

 

ALLOCUTION DE MONSIEUR HENRI EYEBE AYISSI

MINISTRE DELEGUE A LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE

CHARGE DU CONTROLE SUPERIEUR DE L’ETAT

PRESIDENT DU CRRI

 

  • Monsieur le Représentant Résident de la Banque Africaine de Développement au Cameroun ;
  • Monsieur le Représentant de Son Excellence Benoît Pierre LARAMEE, Haut Commissaire du Canada au Cameroun ;
  • Monsieur le Secrétaire Général des Services du Contrôle Supérieur de l’Etat ;
  • Monsieur l’Auditeur Interne des Services du Contrôle Supérieur de l’Etat ;
  • Monsieur le Secrétaire Permanent du Conseil de Discipline Budgétaire et Financière ;
  • Messieurs les Instructeurs et Facilitateurs ;
  • Madame et Messieurs les Hauts Responsables des Services du Contrôle Supérieur de l’Etat ;
  • Chers Collaborateurs ;
  • Mesdames, Messieurs !

 

C’est avec un plaisir réel que je m’acquitte de l’agréable devoir de prendre la parole, en cette matinée, dans cette somptueuse Salle des Cérémonies de l’Hôtel DJEUGA Palace de Yaoundé, en ma qualité de Chef de l’Institution Supérieure de Contrôle des Finances Publiques (ISC) du Cameroun, pour vous adresser, à tous et à chacun, mes souhaits de bienvenue à cette cérémonie consacrée à l’ouverture de l’Atelier de formation en Audit de Performance, organisé au profit des Vérificateurs des Services du Contrôle Supérieur de l’Etat.

Cet Atelier de formation a été initié en exécution du Programme de Développement des Compétences en Audit de performance, engagé depuis l’année 2013 et financé par la Banque Africaine de Développement (BAD), au bénéfice des 23 ISC membres du Conseil Régional de Formation des Institutions Supérieures de Contrôle des Finances Publiques de l’Afrique Francophone subsaharienne (CREFIAF).

Au-delà de ma casquette de Chef de l’ISC du Cameroun, il me plait de préciser que je me dédouble, à l’occasion de la présente cérémonie, en assumant également ma qualité de Président du CRRI, Instance dirigeante du CREFIAF, dont le siège se trouve à Yaoundé.

Oui, outre mon statut permanent et mes responsabilités principales de Ministre Délégué à la Présidence de la République, chargé du Contrôle Supérieur de l’Etat, c’est aussi en cette qualité de Président du CRRI qu’il m’est donné d’être présent avec vous, pour  procéder à l’ouverture de cet important Atelier de Formation.

En combinant ces deux casquettes, je tiens à m’acquitter d’un agréable devoir de gratitude à l’endroit de la Banque Africaine de Développement, en soulignant que cette institution financière continentale a bien voulu manifester sa foi et sa confiance, et continue de le faire, au profit du CREFIAF et de ce Programme de formation en particulier, en acceptant d’accorder des financements au profit de  cette organisation régionale et pour ses activités, en l’occurrence, à travers l’allocation de  la somme de 433 864 dollars US, au titre du financement de la première étape de cet important Programme.

Je tiens également à exprimer et adresser un message de reconnaissance à l’endroit du Gouvernement canadien pour la sollicitude dont il ne cesse de faire montre à l’égard du Cameroun, de manière générale et, spécifiquement, de l’ISC de notre pays, les Services du Contrôle Supérieur de l’Etat. Cette ISC bénéficie, en effet,  depuis octobre 2012, d’un accompagnement particulier du Canada, par l’entremise de la Fondation Canadienne de Vérification Intégrée, la FCVI, sur la base d’un Protocole d’Entente quinquennal signé entre elle et les Services du Contrôle Supérieur de l’Etat, dans un contexte de contraction budgétaire des activités de coopération internationale.

Il me plait de souligner, en rapport avec la mise en œuvre de cette Entente, que l’ISC du Cameroun bénéficie, dans le cadre de l’animation de l’Atelier de formation qui s’ouvre aujourd’hui, de l’appui technique de cette Fondation, la FCVI. Cette importante activité va, en effet, bénéficier de la participation de deux Experts spécialisés en audit de performance, qui nous viennent respectivement du Bureau du Vérificateur Général du Canada (BVG-C) et du Bureau du Vérificateur Général du Québec (BVG-Q). M. Richard  GOUDREAU, soyez le bienvenu.

Je crois savoir que ces experts ne sont pas en train de vivre  leur première expérience du Cameroun.

En tout état de cause, je voudrais vous souhaiter, chaleureusement, Chers Messieurs et Dames, Chers Amis du Cameroun, une bonne arrivée au Cameroun pour cette activité, et notamment dans notre ville capitale du Cameroun, la Ville de Yaoundé, désignée, par ailleurs, la "Ville aux sept collines".

Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs,

Je le disais dans mon propos liminaire, l’activité de formation qui s’ouvre solennellement, ce matin, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un Programme global, celui portant sur le Développement des Compétences en Audit de performance des ISC membres du CREFIAF.

Il s’agit d’un programme triennal, élaboré par le Secrétariat du Comité Exécutif du CREFIAF, basé à Yaoundé, sur la base du Plan Stratégique 2013-2017 adopté par cette Organisation ; ce Plan avait, en effet, été soumis au financement de la Communauté des Bailleurs de fonds, dans le cadre de l’Appel à propositions des projets lancé par le Secrétariat INTOSAI-Donateurs en 2012.

Ce Plan Stratégique a été élaboré en considération du vent porteur de réformes positives, dans le domaine de la gestion des finances publiques, qui souffle et poursuit son chemin, en ce moment, dans la plupart des pays de la Sous Région CREFIAF. Ce vent de réformes, d’ampleur universelle, introduit, en effet, dans la gestion des affaires publiques de ces pays, notamment le Cameroun, un nouveau paradigme : celui de la quête permanente de la performance et des résultats positifs et évaluables dans la gestion des finances publiques.

Cette démarche participe, principalement, de la volonté de faire passer la gestion de nos Etats d’une logique d’allocation croissante des moyens à une logique d’évaluation périodique des résultats, à travers la promotion d’un mode de gestion qui consacre, non plus seulement des pratiques orientées essentiellement vers des allocations des ressources publiques et la consommation intégrale des crédits budgétés, mais surtout des pratiques de gestion axées vers la quête de la production de résultats significatifs et vers l’atteinte des objectifs fixés, conformément à un échéancier retenu, et autant que possible, en recherchant un rapport coût – rendement qui soit optimal.

Cette option pour une gestion nouvelle et basée sur l’à-propos des résultats escomptés suggère que le contrôle des finances publiques soit, lui aussi, désormais et corollairement, basé sur l’analyse des résultats et le niveau d’optimisation des moyens alloués, mobilisés et mis en œuvre. Elle implique, par conséquent, le développement de nouvelles approches de vérification, qui s’inscrivent dans l’optique de l’évaluation de la performance en matière de gestion publique.

C’est fort de cela et dans le but de s’adapter à cette nouvelle vision de la gestion, incluant la reddition des comptes, que le Secrétariat du Comité Exécutif du CREFIAF a élaboré tout un Programme de Développement des Compétences en Audit de performance, pour les ISC membres.

De manière complémentaire, l’élaboration de ce Programme s’est faite en considération des différents niveaux d’expérience atteints par les différentes ISC membres du CREFIAF, dans la pratique des divers types de vérification usités. Il ressort de l’analyse critique qui en a été faite, que les contrôles effectués par la plupart de ces ISC, parmi lesquelles celle du Cameroun, ont, jusqu’ici, beaucoup plus porté sur la conformité et la régularité des actes de gestion aux lois et règlements en vigueur, et, dans une certaine mais moindre mesure, sur la fiabilité des états financiers.

Cette approche a permis et permet encore, certes, de déceler des cas de gaspillage des ressources de toutes natures, d’indélicatesses financières et de mauvaise gestion. Mais, avec les évolutions considérables que connaissent les pays de la Zone CREFIAF, actuellement, en matière de gouvernance publique, caractérisées par un changement d’échelle du volume des investissements publics et par une nouvelle orientation de la Dépense Publique, laquelle passe du simple financement des politiques de maintien de l’ordre, d’administration  de la justice ou de développement des services publics principalement, à de véritables affectations de fonds pour des projets socio-économiques durables et de réduction de la pauvreté, dans ce contexte nouveau, dis-je, le contrôle classique de la régularité juridique des opérations financières et comptables de l’Etat et des Entités Publiques ne suffit plus, pour assurer l’effectivité de l’obligation de rendre compte et le respect de l’exigence de la bonne gouvernance publique, particulièrement en matière financière.

Vous conviendrez avec moi que l’ISC du Cameroun doit, dans ce contexte, comme ses institutions homologues, réviser et adapter son approche. Elle doit élargir son champ de contrôle vers l’examen de l’effectivité, de l’efficacité, de l’efficience et de l’économie dans la dépense publique, en somme, vers l’optimisation de l’utilisation des ressources publiques de toutes catégories. Tel est précisément l’objet de la Vérification de Performance.

Distingués Invités,

Mesdames et Messieurs,

Vous l’aurez certainement compris, le Programme de Développement des Compétences en Audit de performance, dont nous parlons, vise à atteindre plusieurs objectifs, qui sont à la fois précis et complémentaires, à savoir :

  • premièrement : développer des compétences professionnelles locales,  au niveau national, en grand nombre, en audit de performance, au sein des ISC membres du CREFIAF ;
  • deuxièmement : encourager la mise en place d’une structure en charge de l’audit de performance au sein de  chacune des ISC, membres du CREFIAF ;
  • troisièmement : encourager le partage des connaissances en audit de performance sur un plan local, entre, d’une part, ceux qui ont acquis le statut de "champions", qui est une dénomination spécifique et correspond à un niveau de qualification donné, et, d’autre part, les autres personnels techniques de l’ISC, et enfin,
  • quatrièmement : aboutir à la rédaction de rapports de vérification types en audit de performance, ainsi que des guides locaux en la matière.

Ce Programme  de formation s’articule autour de trois volets.

Le premier volet du Programme est relatif à l’Organisation de vingt trois (23) Ateliers Locaux en Audit de Performance, encadrés par des Experts du CREFIAF. C’est le cas de celui qui s’ouvre, en cette matinée, ici, à Yaoundé au Cameroun, pour le compte des Vérificateurs des Services du Contrôle Supérieur de l’Etat.

Le deuxième volet du Programme a trait à l’organisation des Réunions de Planification pour la réalisation de dix (10) missions pilotes en Audit de Performance, impliquant les ISC du CREFIAF.

Le troisième et dernier volet du Programme est relatif à l’organisation effective desdites Missions pilotes au sein des dix (10) ISC du CREFIAF qui auront été retenues.

Distingués Personnalités et Invités,

Mesdames et Messieurs,

Je  voudrais clôturer mon propos en soulignant qu’à travers l’activité qui s’engage, en ce jour, le Programme dont nous parlons franchit un pas supplémentaire et significatif dans sa mise en œuvre.

Le Chef de l’ISC du Cameroun que je suis, se réjouit  particulièrement de sa programmation et de sa réalisation, ainsi engagée. Il s’agit, en effet, d’un Programme ambitieux, dont l’exécution efficace devrait, pensons-nous, permettre aux Services du Contrôle Supérieur de l’Etat d’opérer un véritable saut qualitatif dans la pratique des audits de performance.

Je voudrais, dès lors, engager chacun des participants à l’Atelier de formation qui s’ouvre aujourd’hui à faire preuve d’autodiscipline et d’assiduité aux enseignements qui leur seront dispensés.

Il me plaît de vous rappeler, chers Participants et Apprenants de haut niveau, que la formation au Contrôle Supérieur de l’Etat, tout comme dans n’importe quelle Institution Supérieure de Contrôle soucieuse de la qualité de ses travaux et, par ricochet, de sa crédibilité auprès de ses parties prenantes externes, la formation, dis-je, est cette activité sans laquelle une Institution comme la nôtre ne saurait opérer ce saut qualitatif, indispensable et recherché, dans la réalisation de son mandat.

Parce qu’elle conditionne notre capacité à mettre en œuvre, de manière efficace et efficiente, ce mandat, j’attache une importance particulière à cette activité.

C’est pourquoi je vous convie à vous impliquer personnellement dans les échanges qui seront organisés, chacun en fonction de son profil intellectuel et professionnel, en somme, à s’y impliquer avec son équation personnelle. C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que vous pourrez, chacun d’entre vous, acquérir et maîtriser les différents outils nécessaires pour mener à bien des audits de performance, qui correspondent à l’un des mandats du CONSUPE et des priorités nouvelles du Chef de l’Institution , sous la Très Haute Egide de Monsieur le Président de la République, Autorité Suprême du Contrôle Supérieur de l’Etat du Cameroun.

A votre endroit, Mesdames et Messieurs les Instructeurs et Facilitateurs du présent Atelier de Formation, je voudrais simplement dire que je sais que votre disponibilité est et demeurera acquise, pour les participants, tout au long de cet atelier, afin que les objectifs fixés soient pleinement atteints, en terme d’appropriation individuelle et collective des enseignements dispensés.

Cela étant dit, je vous engage à vous organiser pour procéder, autant que possible, à l’issue du parcours, à l’évaluation du niveau d’acquisition des connaissances atteint par ces participants, et à me rendre compte des résultats de cette évaluation, même sommaire ou provisoire.

Distingués Invités,

Chers Collaborateurs,

Je déclare ouvert l’Atelier de formation en Audit de Performance, destiné aux Vérificateurs des Services du Contrôle Supérieur de l’Etat, dans le cadre du Programme de Développement des Compétences en Audit de performance, initié par le CREFIAF et financé par la Banque Africaine de Développement, au bénéfice des 23 ISC membres du CREFIAF.

Je souhaite un plein succès à vos travaux.

Je vous remercie!

Catégorie: 
Discours